Casques

12 août 2015

Essai casque Kabuto RT33

Essai casque Kabuto RT33

Heaume japonais pour Ronin sportif !

Totale découverte puisque nouveauté d’une marque qui débarque en France, le RT33 de Kabuto se veut sportif et fourmille de bonnes idées. Suffisant pour être excellent ? Voyons cela…

Kabuto. Ce nom évoque naturellement la culture nippone et… l’univers manga. Pourtant, le kabuto n’est autre que le heaume traditionnel d’un samouraï. C’est aussi une le nom d’une très sérieuse marque japonaise de casques moto, née en 1982. Bien moins connue sur notre territoire que Shoei ou Araï, nous découvrons aujourd’hui Kabuto au travers de son nouvel intégral haut de gamme : le RT33. Très inspiré, ce dernier reprend les standards des hauts de gamme du genre, mais semble encore hésiter entre sport et tourisme. Nous l’aidons à trancher.

Vous lui trouvez un air de famille avec les Shoei ? Normal, le Kabuto est lui aussi un casque japonais !

Vous lui trouvez un air de famille avec les Shoei ? Normal, le Kabuto est lui aussi un casque japonais !

Les a priori ont la vie dure, et c’est avant tout ce contre quoi la marque Kabuto va devoir se battre en France. Pour trouver sa place face aux cadors du secteur, le fabricant de casques japonais dispose cependant de bons arguments et de produits intéressants. Kabuto aura en tout cas trouvé un défenseur en ma personne, depuis que j’ai pu tester intensivement le RT33, l’intégral sportif de la marque. Tout d’abord, saluons le dessin du casque, à la fois sobre et valorisant. Si l’on peut s’interroger sur le vieillissement de la collerette inférieur du casque, exposée aux griffures en tous genres et aux affres des UV et intempéries, l’ensemble est agréable. Esthétiquement, le RT33 pourrait être comparé à un Shoei GT-Air (si l’on excepte l’absence d’écran solaire), notamment au vu la forme et la répartition de ses aérations.

L’une est placée sur la mentonnière, et se révèle encore moins efficace que celle du Shoei (ce qui est peu dire), tandis que l’autre se place de manière centrale, sur le haut du casque. Quant à l’extracteur arrière, il n’est pas intégré à la coque, contrairement à celui du GT-Air. Une constante cependant : la qualité de leur panneau d’ouverture/fermeture (1 position seulement) et la facilité de manipulation, y compris avec un doigt. Un modèle du genre.

Les ventilations sont d'une manipulation évidente, mais les flux d'air sont trop importants.

Les ventilations sont d’une manipulation évidente, mais les flux d’air sont trop importants.

Le Kabuto RT33 est donc un casque de belle facture disposant d’une superbe allure dans le coloris blanc de notre essai. Surtout avec l’écran plat – type racing – teinté noir ou incolore, lequel est doté d’origine de plots pouvant accueillir des tear-off, ces films de protection d’écran utilisés par les pilotes pour conserver une vision optimale. A l’intérieur du casque, les mêmes plots sont pourvus d’un picot permettant d’accrocher l’écran anti-buée Pinlock Max Vision de grande taille, également fourni. Cette référence du genre consolide encore l’équipement du casque. L’écran se démonte facilement et se remet encore plus aisément, même si la manipulation surprend au départ : on appuie, on pousse, dévoilant une platine ultra simple et ne s’étant pas déréglé lors de notre test de 3 mois d’utilisation intensive. L’écran propose 3 crans d’ouverture, mais pas de position « filet d’air » native.

Il verrouille facilement, au moyen du « plot » facile à attraper et à verrouiller/déverrouiller. Ce dernier est vissé. Notons pour finir une bavette anti remous (sous la mentonnière) amovible et surtout confortable, mais assez peu efficace au final. A ce titre, notons quelques flux internes évoluant en fonction de la vitesse et pas toujours agréables pour les porteurs de lentilles. Un point perfectible. Par contre, j’ai apprécié le système de verrouillage de jugulaire de type double D, la meilleure à mon sens en terme de sécurité et d’ajustement (ne se desserre pas).

Avec 1430 grammes sur la balance tout équipé (en taille M), le Kabuto RT33 bénéficie d’une calotte externe en fibres double densité dénommée A.C.T pour Advanced Composite Technology, soit Technologie Composite Avancée pour les non anglophones. Cette calotte est disponible en deux tailles en fonction de votre tour de tête, et elle se révèle peu encombrante quoi qu’il en soit. Mieux encore, le poids est bien réparti sur l’ensemble du casque, offrant le ressenti d’un casque plus léger. Un excellent point et ce n’est pas tout : nous allons le voir en essai dynamique, la calotte bénéficie d’une aérodynamique performante. L’intérieur, pour sa part, est très soigné. Confortable, doux sur la peau, résistant au poil dru et traité Coolmax pour une régulation thermique efficace, un séchage rapide et une meilleure gestion de la sueur, il est également très bien ajusté. Confort garanti (si votre morphologie s’y prête, bien entendu) ! Les mousses – à deux densités pour un meilleur maintien – sont également fermes sans excès et bien taillées. Elles épousent même les mâchoires étroites, et ne se tassent pas à la pression. Mieux encore, l’échancrure au niveau des tempes accueille volontiers une paire de lunettes, tandis que l’on peut aisément fixer des écouteurs tant les oreilles sont bien dégagées. Autre fait appréciable : la mentonnière est loin des lèvres, même avec la vitesse. Un très bon point.

Bol d’air

Les platines sont intelligentes dans leur utilisation, et l'équipement (Pinlock, pré-équipement pour tear-off) est complet.

Les platines sont intelligentes dans leur utilisation, et l’équipement (Pinlock, pré-équipement pour tear-off) est complet.

Mais alors, que vaut ce nouveau venu ? Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a eu droit à un baptême du feu… chaleureux. Et pour cause : nous l’avons mis à l’épreuve lors de notre hyper-comparatif d’hyper-sportives sur le circuit de La Ferté Gaucher. Effectué par plus de 35° ambiants, ceci mettait en avant les canaux d’air, bien positionnés et ventilant copieusement le haut du crâne tandis que l’extraction de la chaleur est également performante. Dommage que le visage ne puisse bénéficier d’un flux contrôlé, et que l’aération frontale soit inutile sur route comme sur piste. Pas d’air, du coup ? Au contraire : trop d’air lorsque l’on est sur piste, et trop de chaleur. Le flot est d’autant plus important que la bavette anti-remous jugule effectivement les turbulences, mais pas l’intensité… Voici un casque très aéré, mais pas ventilé de manière totalement contrôlable. Pour le reste, le RT33 flirte avec l’excellence.

L'extracteur arrière permet d'évacuer efficacement la chaleur tandis que le béquet participe à une aérodynamique soignée...

L’extracteur arrière permet d’évacuer efficacement la chaleur tandis que le béquet participe à une aérodynamique soignée…

Véritablement confortable, léger en action, le RT33 justifie son positionnement haut de gamme par une belle homogénéité. De fait, l’intérieur Coolmax éponge la sueur et permet de remettre son casque sans avoir l’impression de rentrer dans un gant, et le séchage évite les mauvaises odeurs.
Ensuite, sa forme le stabilise grandement. Elle évacue les turbulences parasites, y compris au niveau sonore, et s’il est loin d’être silencieux avec un niveau sonore perçu dans la moyenne de la production, ce Kabuto jugule une bonne partie des ondes sonores désagréable. Il les rend constantes et supportables, mais filtre surtout les sifflements, bruits qui peuvent devenir assez éreintants à la longue. Nous vous recommandons quoi qu’il arrive l’usage de bouchons d’oreille adaptés pour les trajets assez longs ou les grandes vitesses, comme pour tout casque à quelques rares exceptions près.

Au chapitre des reproches mineurs, on peut reprocher au nouveau nippon des platines n’offrant pas suffisamment de crans (surtout en bas) et un écran ne se relevant pas suffisamment pour libérer totalement le champ visuel. Enfin, l’écran fumé « bleu », lequel est de bonne qualité optique, filtre efficacement les UV aux dires du constructeur (non vérifié) et limite grandement la fatigue oculaire (vérifié), mais ferait déprimer les plus enthousiastes des motard(e)s : à travers son filtre, on a l’impression qu’il fait tout le temps moche, même en plein soleil. La vie en bleu, quoi.

Ils sont forts, ces Japonais…

Bilan très positif pour le Kabuto RT33 et bonne découverte. Son grand confort intérieur, ses nombreuses qualités aérodynamiques et son acoustique contenue – même si le volume peut paraître parfois élevé – en font un compagnon de route agréable. Pour une utilisation sportive, principalement sur piste, il pourra convenir dès lors que l’on supporte bien l’hyper-ventilation « involontaire » occasionnée par la conception de la mentonnière. Ou alors on optera rapidement pour un modèle de bavette anti-remous adaptable plus long. Quoi qu’il en soit, le RT33 demeure un casque léger et agréable, looké et bien équipé, mais surtout bien né et bien conçu. Si nous le classerions plus volontiers dans les casques GT Sport (la même que le GT-Air de Shoei), que chez les casques purement sportifs comme le fait Kabuto, l’originalité des choix techniques opérés lui offre la possibilité de marquer des points face à une concurrence bien installée. Reste un prix de vente justifié par les mêmes choix, mais un peu élevé pour lui permettre de se faire une place face aux concurrents. Faute d’image en France, faute de retour suffisant sur les expériences de la clientèle française, et faute d’une distribution encore trop confidentielle pour l’heure !

ON AIME : ON N’AIME PAS :
+ Le confort élevé (même avec lunettes) – L’hyper ventilation (chaud/froid)
+ Les qualités dynamiques et la ligne – La bavette anti remous perfectible
+ Le poids très bien réparti – Le manque d’image de la marque

 

FICHE TECHNIQUE

Casque en fibres composites, deux tailles de calottes, intérieur en tissu Coolmax, démontable, lavable, anti-odeurs, anti-bactérien et anti-transpiration, écran à démontage rapide SAF, écran Pinlock® MaxVision anti-buée, bavette anti-remous, déflecteur nasal, jugulaire double D.
Du XS (54-55) au XL (61-62) en 3 décorations et 4 coloris.
Poids : annoncé 1 440 g (M), 1 430 g vérifiés en M.

TARIF

Casque : 399 €
Écran : n.c.

NOTES

Finition : 8/10
Équipement : 10/10
Enfilage : 9/10
Port de lunettes : 10/10
Manipulation ventilations : 10/10
Manipulation écran : 9/10
Confort acoustique : 7/10
Champ visuel : 8/10
Étanchéité : 9/10
Rapport qualité/prix : 8/10

NOTE GLOBALE

8,8/10

Par Benoît Lafontaine, photos Simon Palatchi

2 réflexions au sujet de « Essai casque Kabuto RT33 »

  1. J’ai le RT33 depuis 2 ans et l’utilise sur piste et route ouverte.
    J’en ai détruit 3 auparavant (chutes) et je ne peux que le recommandé. Il est encore meilleur que Shoie.
    Seul hic, c’est la distribution proche du néant en Europe.
    Je l’ai dû acheter en Hollande sans pourtant ne l’avoir jamais essayé.

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